Et si nous étions tous sains d’esprit ?
Je ne veux pas dire ici : « Et si nous pouvions tous devenir sains d’esprit », mais bien : « Et si nous l’étions déjà » ? Il existe peut-être certaines exceptions du point de vue médical mais même là, je crois, que la question mérite d’être examinée. Cette idée m’a été présentée il y a quelques années déjà: contrairement à ce que la psychologie moderne nous dicte, nous serions tous des êtres qui portent en nous le potentiel d’une santé psychique innée et que celle-ci serait simplement masquée dans l’illusion du mal être. Cette hypothèse m’a intriguée étant donné ma profession d’intervenante en santé mentale et ce, malgré avoir longtemps douté de sa validité. J’étudiais depuis fort longtemps la psychologie qui est, admettons-le, l’étude de la maladie mentale bien plus qu’une étude de la santé mentale. De plus, ayant moi-même souffert pendant plusieurs années d’anxiété et d’états dépressifs, l’idée que je puisse être saine d’esprit par défaut m’était plus qu’étrangère. Voyez-vous, je m’étais résignée depuis plus d’une décénie à croire que j’étais anxieuse et dépressive, c’était comme ça. Que des facteurs biologiques et sociologiques additionnés à une enfance plutôt difficile avaient solidifié mon sort de personne mentalement hypothéquée malgré que fonctionnelle. Je l’avais grosso modo accepté.
Cela dit, pendant toutes ces années, je recherchais frénétiquement la méthode, le moyen, la recette, l’éducateur et/ou tout autre moyen qui pourrait m’aider à me maintenir au-dessus du torrent de mes états d’âme changeants, bref à jouir d’une vie heureuse, libre de ces pires moments de détresse qui m’empêchaient de reconnaître qu’il y a toujours une lumière au bout du tunnel. Et si le tunnel n’était qu’un mirage créé par notre mental ?
La simple possibilité de nous reconnaître saints d’esprit par défaut m’encourageait comme rien d’autre n’a su le faire auparavant. La simple idée venait de changer mon point de mire de 180 degrés.
Le but de toutes thérapies : la paix d’esprit. Peu importe le ou la cliente, peu importe la problématique, peu importe l’enfance vécue ou les circonstances… Bref, tous les gens qui m’ont demandé de l’aide portaient en eux, comme réelle demande derrière le besoin premier, l’espoir qu’un jour enfin ils allaient baigner dans un état de calme, de bonheur, de plénitude, de béatitude que je qualifie ici comme une paix d’esprit. C’est ce que l’on recherche le plus, individuellement et collectivement. Et je crois, de plus, que cette paix individuelle et collective est la clé principale qui nous pointe vers la résolution de la majorité, sinon la totalité, de nos difficultés personnelles et sociales, je crois aussi que cette paix d’esprit, cet espace sain, calme et réceptif qui se cache derrière notre rideau de pensées, est le seul espace d’où peut naître toutes les réponses à nos difficultés personnelles et relationnelles. Souvent entendue comme un murmure, une sagesse nous guide vers nos solutions tissées sur mesure, vers les gemmes de notre potentiel créateur de la vie dont nous avons toujours rêvée.
Le suicide, les troubles alimentaires, les troubles de consommation de tout ordre, la maladie, la dépression, la violence et toutes autres formes de dysfonctions ne sont jamais le réel problème. Elles ne sont que des formes de solutions qu’une personne mal-heureuse s’est innoçamment appropriées, considérant son niveau de compréhension du moment, pour se soulager de ses souffrances intérieures. La réponse serait donc d’élever notre niveau de compréhension de la nature de l’expérience humaine et nous serons naturellement pointés vers des solutions plus aidantes, plus efficaces et aimantes envers soi et les autres.
Alors, si vous êtes aussi curieux que moi, vous vous dites probablement à ce stade: « Tout ça est bien beau, mais alors comment faire, (par où commencer) » ? Comment expliquer son, mon mal-être ? L’hypothèse nous pointe vers notre incompréhension du rôle de notre pensée dans nos vies. La principale erreur de compréhension de toute personne au prise d’un mal-être quelconque: croire qu’elle subit ses émotions et ses états d’âmes déclenchés par des événements extérieurs à elle. La réalité: nous vivons continuellement l’expérience physique et psychique de nos pensées et rien d’autre. Il existe un large fosset entre la réalité impersonnelle qui nous entourre et la réalité de notre expérience teintée de notre interprétation. C’est ma perception d’un événement qui dicte ma réaction psychologique à celui-ci et souvent mon comportement en réponse à cette chaine d’événements. Vu que nous faisons souvent erreur quant à la source de nos désarrois, les réponses que nous avons à ceux-ci sont souvent innappropriées et mal alignées.
Notre quête incessante du bonheur nous rend mal-heureux. Elle nous maintient dans un cercle viscieux de recherche à l’extérieur de soi d’une solution à notre mal-être, elle nous ment continuellement et très adroitement en prétendant que cet homme, cet emploi, ce 10lbs en moins, cette cigarette, ce gros lot, ces quelques voire millions de petits et gros problèmes enfin résolus, ce Nirvana…viendront enfin nous remplir. Et si ce vide n’était que mirage créé par notre mental ?
Nous sommes toujours disposés à jouir d’un état de bien être qui est notre nature par défaut, sans rien à ajouter ni à enlever. Nous avons fait erreur pendant très et trop longtemps. Nous nous sommes convaincus que nous n’étions pas assez, que le bonheur doit se mériter. Nous nous sommes éloignés de plus en plus de notre bonheur inné en suivant le court, souvent inconsciemment d’une ou de plusieurs pensée(s) qui déclenchent en nous leurs ombres en sensations, en émotions tout en croyant que les situations, les circonstances qui nous entourrent étaient la source de nos drames intérieurs. Que si telle personne agissait ou était autrement, je me sentirais mieux. Que si telle réussite était mienne, je me sentirais comblé. Que si telle difficulté était réglée, je me sentirais enfin libre. En réalité, la seule source réelle et possible de souffrances naît à l’intérieur de soi. Nous créons à chaque instant nos joies et nos souffrances dans la mesure où nos pensées reflètent notre perception joyeuse ou souffrante des événements qui marquent nos jours.
La formule : Déclencheur – Pensée(s) – États émotifs – Comportement. Ceci étant hors de notre contrôle, la simple reconnaissance de ce fonctionnement nous ramène souvent à notre nature profonde, notre bonheur intrinsèque. On reconnaît la vague émotive ainsi que sa cause et surtout son impermanence. Tout aussi important, on reconnaît que ce même fonctionnement habite aussi l’autre. Vous savez, l’autre qui nous coupe sur la route, l’enfant qui nous fait l’honneur de sa 4e crise de la journée, la conjointe qui boude ou s’impatiente pour rien, encore ! Nous ne sommes ni malades, ni dysfonctionnels, ni brisés, ni hypothéqués ni mêmes névrosés mais bien humains (de sensibles êtres rationnels, créateurs de notre expérience des choses, qui ont la fâcheuse tendance d’oublier cette simple réalité et les impacts de celle-ci). Nos comportements sont tout à fait justes et sensés lorsque nous nous attardons aux sources dont ils sont issus.
Je n’ai pas de recette spéciale, je ne possède pas vos réponses, je ne suis pas votre remède. Je suis aussi dans ce même voyage et je passe aussi par des moments souffrants d’incompréhension où l’illusion m’a encore prise au dépourvu et ce, plusieurs fois par jour. Par contre, une nouvelle croyance a à tout jamais modifié le court de mon existence. Nous sommes nés heureux et le potentiel de ce bonheur dort en nous à tous moments dans l’attente d’être tout doucement éveillé.
Qu’est-ce que cette hypothèse vient changer ? Tout !
Je ne sais pas pour vous, mais je trouve beaucoup de réconfort dans le fait de comprendre que ce n’est que pensées.
» Nos sentiments sont les baromètres de notre âme. Ils mesurent la qualité de nos pensées « . Syd Banks
Au plaisir de vous rencontrer sur les routes de ce grand voyage !
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De ma Vérité à la Vôtre.
Tanya Allaire
Veritas Coaching
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